Leçon 2

La beauté échappe aux modes passagères.
Robert Doisneau

"Trop belle pour toi"

Où l’on découvre un voyageur qui a du mal à y croire.

Illustration Artips

Après le Sahara, direction le Nigeria. C’est là que l’on trouve des témoignages de cultures africaines très anciennes... En 1910, un ethnologue allemand se rend dans la ville d’Ife. Des rumeurs prétendent qu’on y trouverait une ancienne et magnifique sculpture d’une divinité aquatique. Ni une ni deux, l’ethnologue débute son enquête !

On l’amène alors dans une petite forêt sacrée, à l’écart de la ville. Quel choc ! Il découvre une tête humaine en métal avec un visage finement strié. L’ethnologue est fasciné par le réalisme de cette figure, qui tranche avec tous ses préjugés sur l’art africain.

Pour lui, c’est tout simplement impossible que ce visage soit l’œuvre d’artistes locaux. Il imagine donc que seuls des Grecs, perdus en Afrique durant l’Antiquité, auraient pu fabriquer une pièce si subtile… Sa théorie va même plus loin : et si cette prétendue divinité aquatique était une version africaine de Poséidon, le dieu grec de la mer ?

Le voyageur allemand abandonnera rapidement cette théorie loufoque. Mais sa réaction aura eu le mérite d’attirer l’attention des Européens sur la riche histoire du Nigeria…

L'ethnologue allemand Leo Frobenius, entre 1890 et 1920, George Grantham Bain Collection, Librairie du Congrès, Washington