Leçon 7

On ne voit bien que lorsqu’on est ébloui.
André Lhote

"Opération séduction"

Où l’on découvre la propagande du XVIe siècle.

Illustration Artips

Deuxième moitié du XVIe siècle, l’Église catholique est en crise. Son autorité est remise en question par des personnes qui ne suivent plus ses préceptes : les protestants. Ces derniers ont de plus en plus de succès. Les chefs de l'Église catholique, pape comme évêques, sont inquiets. Que faire pour garder les croyants dans le giron du catholicisme ?

Ils décident de jouer sur leurs différences. L’une d’entre elles touche à l’art. En effet, les protestants n’apprécient guère les images. Ils estiment que dans les lieux de culte, elles détournent l’attention : un bon fidèle doit plutôt se concentrer sur ses prières...

Pour l’Église catholique, c’est tout l’inverse ! Pour elle, la beauté élève l’âme. Alors, pour éviter de laisser les croyants quitter la bergerie, elle cherche à les séduire. Encouragés par les autorités de l’Église, moines et évêques se mettent à commander des œuvres aux meilleurs artistes. Celles-ci doivent émerveiller et provoquer des émotions fortes.

C’est donc ainsi que se développe peu à peu l’art baroque. Architecture, peintures, sculptures, tout est riche et luxueux. Et tant pis pour les dépenses. Ainsi, au XVIIe siècle, Le Bernin place le trône de saint Pierre dans un décor grandiose dans la basilique de Rome. Attention les yeux !

Le Bernin, chaire de Saint-Pierre de Rome, 1657-1666, marbre, bronze, stuc, ivoire / Photo : Vitold Muratov CC BY-SA 3.0