Leçon 2
Sénèque
"Pire qu’une tragédie grecque"
Où l’on découvre comment faire l'économie d'un bourreau.
Asano Naganori, vers 1700, estampe
1701. Naganori Asano, jeune seigneur japonais, reçoit les conseils d’un maître de cérémonie. La leçon du jour ? Comment recevoir un hôte de marque. Mais le maître est un personnage déplaisant : il se moque allègrement de Naganori. Le jeune homme finit par exploser. Il sort son sabre et blesse le maître de cérémonie. Erreur fatale... Pour ce mouvement d’humeur, Naganori est condamné à mort par le Shogun, chef militaire du Japon.
Si une condamnation à mort fait rarement plaisir, la version japonaise est particulièrement pénible. Les hommes autorisés à porter une arme, comme c’est le cas de Naganori, doivent se faire seppuku : c’est une question d’honneur ! Plus connu sous le nom de hara-kiri, cette tradition consiste à s’éventrer soi même avec son propre sabre. Les samouraïs déshonorés y ont recours. Ils peuvent alors se faire assister d’un ami qui leur tranche la tête afin d’écourter l’agonie.
Condamné à mort, Naganori est tout de même autorisé à écrire un poème… Et l’approche de la mort l’a inspiré :
Plus que les fleurs de cerisier,
Qui invitent le vent à les éparpiller,
Je me demande ce qu’il faut faire,
Avec le reste du printemps.