Leçon 8

C’est en copiant qu’on invente.
Paul Valéry

"Représentant en transistors"

Où l’on apprend pourquoi le Japon avait mauvaise réputation.

Illustration Artips

1962. Le général de Gaulle s’apprête à recevoir officiellement le Premier ministre japonais. Visiblement pas ravi de cette entrevue, il aurait alors déclaré "allons rencontrer le représentant en transistors"... Une remarque qui ne tient pas du tout du compliment !

Les transistors, ce sont ces petites radios portables qui connaissent alors un grand succès. Avec ce mot d’esprit, Charles de Gaulle envoie une pique à toute l’industrie japonaise à bas coût. Les Occidentaux s’estiment alors envahi par des produits électroniques de mauvaise qualité en provenance du Japon. Plus gênant, ils considèrent la plupart de ces aspirateurs, lave-linge, appareils photo, téléviseurs… comme des contrefaçons !

Il faut dire que le Japon n’investit alors pas beaucoup dans la recherche et le développement. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il faut reconstruire au plus vite l’économie nationale. Le plus simple est encore de repérer des produits qui se vendent bien et d’essayer de concevoir leur équivalent pour un prix inférieur.

Mais 20 ans plus tard, fini la copie. Les Japonais, devenus experts en innovation technologique, ont développé un superpouvoir : ils fabriquent le futur !

Barack Obama rencontre un robot durant une conférence au Musée national des Sciences et de l'Innovation à Tokyo, 2014. photo : Pete Souza